Poussière d'étoile

Qui se souvient encore de ceux qui nous ont précédés ?

Le flux de l’humanité nous entraine de la naissance à la vie, de la vie à la mort…

Il nous condamne petit à petit, de génération en génération à l’oubli.

Que reste t-il des êtres passés,

Ils restent un temps dans nos mémoires puis s’estompent par le flot même de notre vie.

Qui se souvient de cette mémère qui berçait ses petits-enfants de douces comptines ?

Qui, après les petits-enfants, se souviendra encore d’elle ?

Petite poussière de vie dans l’immensité de l’histoire de l’humanité,

Petite poussière de vie desséchée une fois la vie achevée,

Petite poussière de vie dans un ciel parsemé d’étoiles, reflets des vies passées…

Quand je partirai…

Quand je partirai, que restera t-il de ma vie ? Qui se souviendra de ce que j’ai été ?

Combien de temps encore continuerai-je d’habiter une mémoire, un souvenir avant d’être oubliée comme le sont les milliards d’humains avant moi ?

Etrange réalité où la vie si importante en l’instant s’évanouit comme l’ombre est chassée quand le soleil s’est couché.

Aujourd’hui ici, demain trépassée, après demain oubliée…

Venue du néant, je repars vers ce même néant qui m’a fait me concevoir, me donner corps et vie !

Ceux qui sont partis et que j’ai connus habitent ma mémoire, je continue de les faire vivre à travers ce que je suis, ce que je ressens… que deviendront-ils quand moi-même je ne serai plus ?

La vague des générations passera, emportera tout sur ses rives mystérieuses d’où nul ne revient.

Mystère du souvenir qui ne se perpétue plus… nos défunts décédés se meurent aussi dans nos mémoires asséchées par, peut-être, trop de larmes versées.

Aujourd’hui connu, demain souvenir entretenu, puis des mémoires disparu….

De poussière de vie, reste la poussière qui du haut de son ciel peut contempler les générations passées et espérées.

Poussière de vie qui semble vide de sens, vouée au néant, mais qui continue de se transmettre mystérieusement dans les gênes de la vie des nouveau-nés ! Transmission ininterrompue depuis la nuit des temps jusqu’à la fin de ceux-ci… au-delà des mémoires, elles-mêmes liées à la vie, reste la mémoire invisible qui tisse un lien inextinguible entre toutes les branches d’une même famille !

Quand la vie ne sera plus, elle continuera à éclore dans le petit gène de la nouvelle descendance comme la mémoire imperceptible s’est inscrite dans toutes les ascendances avant elle.

Quand nous serons partis, la Petite poussière de notre vie, bien au-delà de nos mémoires essoufflées, continuera d’exister imperceptiblement dans les gènes transmis.

A nous, qui sommes encore vivants, il est encore temps de faire, de nos poussières de vie, des futures étoiles qui scintilleront, à leur insu, dans le cœur et l’âme de nos descendants !

Et si la vie nous ne pouvons transmettre, nous pouvons toujours offrir des rayons de soleil autour de nous car l’amour donné demeure et se multiplie à l’infini…

geneviève