« Oh, lorsque nous tenons la Sainte Hostie consacrée, nous tenons Son Cœur entre nos doigts et le mettons dans le cœur de ses fidèles. Quel bonheur ! » m’écrivait un prêtre. Quel vibrant témoignage de cet humble serviteur célébrant l’Eucharistie !
Comme cela contraste avec tout ce qui, trop souvent, se passe sous nos yeux effarés !
Comment ne pas être cruellement meurtri devant tant d’Eucharisties malheureuses, pour ne pas dire scandaleuses célébrées par des prêtres sans soucis du Sacré, sans respect, sans attention… et parfois avec tant de négligence !

Certes, ils sont fondamentalement humains et pécheurs, donc faibles par nature comme nous tous, mais trop souvent, hélas, c’est l’excuse qu’on donne pour ne pas avoir à oser dire les choses ! On parle plus volontiers de l’attitude irrespectueuse voire irrévérencieuse des fidèles pratiquants que celle des prêtres… et pourtant … les moutons ne suivent-ils pas leur berger, adoptant sa conduite ? Le prêtre n’est-il pas celui qui donne « le ton », la solennité de la Célébration ?

Il y aurait tant à dire, j’ai parfois « si mal à mon Eglise et à notre terre d’hommes »

Dans ce monde bouleversé où l’humanité toute entière semble menacée, où la religion parait s’étioler et ne plus correspondre à la quête spirituelle individuelle et collective, l’Eglise peine à briller de la Victoire du Ressuscité ! J’en suis profondément attristée, il en faut de la foi pour se convaincre que quoi qu’il arrive, Christ est vainqueur pour toujours même si, comme Lui, nous passerons par les jours sombres de sa Semaine Sainte… Tant de chrétiens vivent déjà le Calvaire ! L’Europe connaitra la même chose et même si ce n’est pas par les mains des terroristes extrémistes, nos familles, nos voisins, nos politiques et même certains des catholiques apostats s’en chargeront tout autant qu’eux… c’est bien ce qui, déjà, est en train de se réaliser sous nos yeux.

Le sens du mot « sacré » s’est étiolé dans les méandres nébuleuses d’hommes de loi et de politiques qui jugent de ce qui l’est ou ne l’est pas. Les «sans-foi » y ont trouvé leur compte tandis que les tièdes, les « peu-convaincus » des choses de la foi, s’y sont engouffrés pour justifier de leur hésitation. Belle opportunité qu’on a donnée aux uns comme autres pour taper sur le « catho », sur le religieux, sur le sacré dans ce qu’il avait de plus noble, de plus beau !

Mais le constat est terrible quand, au sein des familles, au sein de l’Eglise elle-même, la trahison se manifeste aux yeux et aux vues de tous ! L’esprit du monde s’empare de toutes les structures, de toutes les institutions sous prétexte de modernité, de tolérance, d’adaptation… sauf que l’homme d’il y a deux milles, cinq milles ans… est le même qu’aujourd’hui, il a les mêmes besoins, les mêmes soifs, les mêmes aspirations profondes. Dans sa quête d’absolu, de tout temps, il a fallu ériger des gardes fous, des limites pour ne pas sombrer dans un narcissisme et égocentrisme totalitaires qui mènent tout droit aux chaos, aux divisions, aux haines, aux cristallisations intestines. Et bien voilà, nous y sommes ! Alors que le futur parait bien embrumé et sombre, on s’acharne à anéantir le passé alors que jamais le présent n’a jamais été aussi menacé !
j'ai mal à mon Eglise, j'ai mal à mon pays, j'ai mal à ma terre, j'ai mal à l'âme de l'humanité toute entière !

Geneviève