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Tolérance – intolérance ?

2844020892 c7a22cf785[1]Dans la vie, chacun veut sa part de soleil au point parfois d’écraser et mettre dans l’ombre le voisin d’à côté qui n’a pas les mêmes courants d’idée, la même religion, la même nationalité ! Faut-il donc être pour autant tolérants à 200% ? Pour certains, la tolérance est une obligation inconditionnelle de la foi catholique (il n’en est pas de même pour toutes les religions). Or, qu’entend-t-on par « tolérance ». Est-ce une forme de mièvrerie qui nous permettrait d’être indulgent avec toutes et tous, de respecter toutes les libertés d’autrui, tous les mœurs sans condition aucune !? Si c’est le cas, il s’agit là d’une hypocrisie totale car il y a toujours quelqu’un, quelque chose qui nous exaspère et qui insupporte. Si la tolérance c’est accorder tant bien que mal une liberté limitée, cela nous oblige à choisir avec qui, plutôt qu’un autre, on sera plus favorable pour concéder un peu de cette liberté. Car concrètement peut-on être tolérant avec tout et tous ? Ce serait sans doute l’idéal absolu !

Or même dans la nature, animale ou végétale,  on voit que la plupart des espèces entre elles sont intolérances ! Si, à quelques exceptions près, certaines sont tolérantes avec leurs congénères, c’est bien souvent une rivalité féroce que se livrent les espèces, il y va de leur survie ! Nous appartenons à ce monde à part entière, et comme toute forme de vie, nous n’échappons pas à la règle de la tolérance-intolérance.

L’idéologie « liberté, fraternité, égalité » est utopique. Elle suppose une tolérance zéro défaut, parfaite, absolue ! Mais hélas, elle ne s’inscrit ni dans la nature ni dans la logique humaine. (D’ailleurs si c’était réalisable, l’homme n’étant pas né hier, la recette aurait été trouvée depuis bien longtemps !) La tolérance voudrait que chacun, individuellement, nous acceptions d’être remis en question en permanence. Mais en sommes-nous capables ? Nous pouvons arrondir les angles, ménager chèvre et chou, mais remis en question fondamentalement,  sûrement pas.

Pourtant c’est bien souvent ce qu’on demande aux chrétiens d’aujourd’hui, être tolérants au-delà de tout ce qui est tolérable. Au nom de notre Foi, de notre religion fraternelle et pacifique, nous devrions être les plus tolérants de toutes les religions, sans quoi, bien évidemment, nous devenons les vilains petits canards et les contre-exemples de ce que nous sommes sensés représentés : l’amour et la fraternité, le partage et l’accueil, etc.

Est-ce à dire que lorsqu’une mosquée, un temple bouddhiste… s’installent à deux pas de notre église paroissiale, nous devons ronronner de plaisir en vue de la perspective fructueuse et enrichissante de cet apport de cultures ? Ou devons-nous les tolérer par une sourde et aveuglante indifférence, ou bien encore leur ouvrir nos portes pour un mélange des genres ?

Si tel est le cas, pourquoi Jésus est-il venu instituer le Dieu Unique, pourquoi nous envoie-t-il au milieu des loups pour faire des disciples ? Est-ce une forme d’intolérance de la part de Jésus envers les autres ou bien un tel souci de les sauver qu’Il envoie des « convertisseurs » déterminés ? En se rendant chez les pécheurs, les athées, les voleurs, les prostituées, les homosexuels… Il ne s’est pas montré « tolérant » au sens que nous voudrions donner aujourd’hui ! Bien au contraire sa Présence pouvait être interprétée comme intolérante, car ceux qu’Il visitait le savaient bien, Il n’avait d’autre objectif que les convertir et ramener au bercail les brebis égarées. Certes, Il ne leur faisait aucun reproche, mais le discours était sans appel, sans tergiversation, « en dehors de la conversion point de salut ! ».  C’est donc que la tolérance de Jésus avait une certaine limite, celle de l’Amour suprême et de la conversion du pécheur ! Sur la croix, il a toléré les deux larrons qui l’encadraient de chaque côté. Mais au moment de l’ultime possibilité de  conversion, l’un a été sauvé, pas l’autre !

Ce n’est donc pas faire preuve d’intolérance que dire les choses en vérité, clamer haut et fort notre foi en Jésus-Christ, dire non à toutes les déviances de ce monde sous prétexte de libération des mœurs, défendre l’Evangile et l’Eglise lorsque certains, en général soi-disant en passant plus tolérants que les autres, nous foulent aux pieds, blasphèment, saccagent, outragent les symboles de notre foi et nous crachent dessus !

Mais ce ne sont pas les pires, car il n’y a rien de plus insupportable que les intolérances émanant de la même souche : les Judas ! Ce sont ceux qui sous prétexte de grande tolérance, de discours moralisateurs, de fraternité exacerbée, renient leur identité chrétienne au point de vendre leur âme… histoire d’être bien  vus de tous !

Reste à trouver le juste équilibre de la tolérance et de l’intolérance qui ne nous cristallisera pas dans une guerre ouverte mais qui au contraire permettra un dialogue en vérité. La tolérance est à ce prix !

Geneviève

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