Un rideau rouge-sang brodé par la finance s’abaisse sur l’Humain, trahi et vomissant ;
Guillotin, c’est ainsi, que le tissu immense du Théâtre d’Argent s’abat tragiquement Sur les peuples du monde !
Indigné !
Ils se lèvent partout – vagues de pacifistes ; De la Rome à New York, de Madrid à Frankfort, Quatre-vingt-dix pays, des millions d’humanistes, De simples gens, tranchés, unis contre le sort De la dérive immonde ;
Indigné !
Ils veulent la justice, ils veulent la morale, Ils n’ont rien de guerrier, leurs armes sont au cœur : Ils combattent sans feu, sans violence animale, Ils sont un mouvement qui rêve du bonheur De pouvoir vivre en paix ;
Indigné !
Ils se lèvent partout pour marcher sur la scène Economique et sale aux acteurs corrompus, Au jeu plus insultant qu’un Dieu dans une arène ; Ils se lèvent partout, soudain, et bienvenus :
Ce sont les indignés !
Je ne les connais point et chacun d‘eux m’ignore, Mais je perçois leur luxe pourtant dessous la nuit, Leurs pleurs qui dans demain feront des cris s’éclore ; Je ne les ai point vus pourtant chacun, chéri, Me semble un ami proche.
Indigné !
« Un tsunami naîtra qui touchera la lune ! »,
Voici ce que je crois devant autant d’ampleur ! Tant d’anonymes, nus ! Ames ne faisant qu’une Qui campent dans les parcs et brûlent tout leur cœur En essuyant leur poche !
Indigné !
Une vague – La Vague ! Humaine se soulève, Et ne s’écrasera que le matin nouveau, Quand se présentera face à elle une grève
Qui pourra accueillir sur son or un radeau Et des corps déchirés.
Indigné !
Ils se dressent, vaillants, dans chaque capitale, Sur chaque continent, près de symboles forts ; Et malgré l’ombre blanche ou le cri d’une balle, Ils se dressent, partout, soudain, et plein le corps :
Ce sont les indignés !